mercredi 13 mars 2013

Pourquoi l'effet de serre s'auto-alimente.



     Le thème des gaz à effet de serre est aujourd’hui tellement abordé que l’on pourrait se dire qu’il devient inutile d’en parler. A ceci près que la manière dont on en parle jusqu’à maintenant ne semble pas avoir d’impact positif sur les faits : à savoir que les activités humaines produisent toujours plus de gaz à effet de serre, et que l’information n’est pas forcément assez précise à moins de faire des recherches.

     Tout le monde sait que le dioxyde de carbone est un gaz à effet de serre, beaucoup savent qu’il n’est pas le seul, peu savent que la vapeur d’eau en est également un, et pas des moindres.

     Les gaz à effet de serre sont des gaz qui participent au réchauffement climatique en retenant une partie de l’énergie solaire dans l’atmosphère, l’empêchant d’être renvoyée dans l’espace en étant réfléchi sur terre. Plus il y a de ces gaz dans notre atmosphère, plus le soleil réchauffe cette dernière (voir le schéma ci dessous) 



     Parmi les principaux gaz à effet de serre on trouve bien sur ce fameux dioxyde de carbone (CO2), qui est produit en grande quantité par nos activités et principalement lorsque nous utilisons des énergies fossiles comme le pétrole ou le gaz.

     Le CO2 a beau être le plus médiatisé, il n’est ni le seul, ni le plus puissant, ni le plus présent dans l’atmosphère. Cela n’enlève rien au fait que la quantification des émissions de CO2 reflète une vérité quant au lien direct entre activité humaine et réchauffement climatique.

     Mais pour mieux comprendre les mécanismes qui procèdent au changement climatique, il est important d’aller un peu plus loin.

     Le méthane est par exemple 23 fois plus puissant que le C02 en termes de participation à l’effet de serre pour une quantité comparable. Mais il en est rejeté en bien plus faible quantité par les activités humaines, le CO2 représente en effet plus de ¾ des gaz à effet de serres que nous rejetons annuellement.

     La vapeur d’eau est par ailleurs responsable de plus de 70% de l’effet de serre. C’est beaucoup moins connu, et à tort vu les chiffres. Cela dit, là encore ce n’est pas directement lié à l’activité humaine, ou que de manière marginale, prenons par exemple les émissions de vapeur d’eau par les cheminées des centrales nucléaires. La plupart de cette vapeur d’eau provient de phénomènes naturels comme l’évaporation des mers et océan ou la transpiration des végétaux.

     Mais si l’émission de ces deux gaz (méthane et vapeur d’eau) n’est pas directement liée aux activités humaines, elle l’est de manière indirecte et cela n’est pas sans conséquences. En effet, si nos activités contribuent au réchauffement climatique (principalement parce que nous relâchons des quantités toujours croissantes de CO2), elles réchauffent aussi les océans et les sols sur terre.

     Or, il est logique de penser que si la température des océans augmente, une quantité plus importante d’eau s’évaporera en permanence. Cette augmentation de l’émission de vapeur d’eau participera donc à son tour au réchauffement climatique, de manière très importante (rappelons-nous que ce gaz est déjà à l’origine de plus de 70% de l’effet de serre).

     D’autre part, une quantité incroyable de méthane (CH4) est emprisonnée dans le permafrost, les sols gelés que l’on trouve sur de grandes surfaces dans des pays comme la Russie. Avec le réchauffement climatique,  ces sols vont dégeler et libérer le méthane qu’ils contiennent. Le schéma ci-dessous illustre bien le dégel des sols contenant notamment du méthane. 



     Très concrètement, cela signifie que le phénomène de réchauffement climatique s’auto-alimente. Ainsi si l’homme se rend directement responsable de l’augmentation de la température par l’émission de CO2, il doit avoir conscience que son impact sur le réchauffement climatique ne se cantonne pas à cela.
Réduire les émissions de CO2 doit donc effectivement être un objectif majeur de toutes les sociétés humaines.

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